La bohème qu'on malmène actuellement reste tout de même le plus habile moyen de voyager sans bouger de son canapé, sans claquer son PEL, sans risquer d'encombrer des lits manquants.
Qu'on navigue par les mots, qu'on se plonge dans les pixels d'un écran de cinéma réduit à petit format, ou qu'on se délecte les oreilles de petites et grandes merveilles, l'art reste le vaisseau amiral pour dans le statique s'envoler, s'évader ...
Alors puisqu'on va rester au salon encore un bon morceau de saison, je me délecte de quelques sons de cha-cha qui donnent un ton léger à ces journées un rien lourdingue à supporter.
Au delà des artistes les artisans des papilles ne sont également pas à la fête, ...
Te souviens-tu le temps où le troquet du coin était ton spot pour le café du matin, l'antre de tes apéros potos qui s'étalaient tard dans la nuit, ...
Bastringue, zing, dix balles, ...
Je me souviens d'un très vieux troquet qui avait dans chaque alcove de banquettes, un juke-box miniature qui pour de la monnaie envoyait le son.
(J'en vois déjà qui se demandent si je ne vais pas fêter mon bicentenaire)
Une salle tout en monochrome marron qui sentait le café et le tabac froid où déambulaient des serveurs recrutés pour leur haut level d’antipathie ... Voilà ce que m'évoque ce morceau :
"Mets deux thunes dans le bastringue"
Catherine Sauvage
Délicieusement désuet :
"Le Pacha"
On s'envole pour un trip do brazil,
"Pas tan de chichi ponpon"
Et puisqu'on est en bord de plage, que ça sent l'iode et les tongs usagées ...
On se délecte de ce morceau dont les orchestrations se caleraient sans peine dans une BO d'un Grand Blond.
"T'as du peau qu'est pas de poulpe"
On rigole, on rigole mais Jean Constantin était un fichtre bon musicien, qui s'amusait, ...
ou comment mettre le dawa dans une clinique en faisant écouter cette merveille à de pieuses oreilles. (just for fun)
Jouissance Club
le livre
"Une cartographie du plaisir"
Parce que certains ne savent pas comment s'y prendre, et que c'est bien dommage ...
J'en ai acheté deux, quand une copine vous parle d'un livre qu'elle aimerait lire autant lui offrir. Et de conclure tout sourire en disant à la libraire de nous souhaiter bien du plaisir.
Né sous le stylo de Jüne Plà l'ouvrage s'est en premier lieu matérialisé sur instagram.
Un manuel donc à laisser trainer sur la table de chevet, à mettre entre toutes les mains, ... à offrir ...
Plaisir d'offrir joie de recevoir ...
Il n'y a guère que Sylvie pour prendre son pied avec Carlos en 2 minutes 35 ...
A l'exception de Lewis Hamilton (et oui encore lui la saison F1 bat son plein ), quel beau gosse peut vous donner du plaisir en moins d'une minute vingt ?
Peut-être McGregor en quelques secondes ?
(mais on va croire que je ne suis pas une tendre et qu'en plus je sens le cambouis)
Laissons donc aux sportifs les joies d'un bon chronomètre ...
On ne va pas se mentir, on a tous rencontré des partenaires qui ne savaient pas comment bien faire.
Qui s'occupaient principalement de finir leur petite affaire une fois les préliminaires envoyés ad patres. Un mari, un compagnon de longue durée avec qui "la chose" finissait par être (trop) vite expédiée. (si toi aussi tu penses à ton ex ... tu sais celui qui n'a même plus de prénom, l'adepte du quickly missionnaire qui fait descendre sa pression et te laisse en suspension ... c'est tout ?)
Fast food, fast sex, ...
Ou un chouette rencard qui au paddock gauchement vous triturait l'entre jambe en poussant des gémissements, voire des vagissements ou des petits cris d’orfraie. Sentant que bientôt il pourrait arriver à ce qui lui le comblerait ... la pénétration ... la gaule le graal ...
C'est un peu court jeune homme on aurait pu faire beaucoup d'autres choses en somme ...
George Michael "I want your sex"
Ma série de peintures sur le corps et les sensations m'a apporté un certain nombre de messages directement axés sur la sexualité, me prenant sans doute pour une consommatrice high level.
Anyway, moi et d'autres recevons sans aucune demande (ou allusion) sur les réseaux sociaux des images très explicites, mais parler de ce qui nous chamboule, nous fait du bien, nous donne du plaisir reste un tabou que June Plà et d'autres s'appliquent à contrer. Et c'est tant mieux ...
Parler de sexualité ne veut pas dire qu'on est la dernière des baraques à frites.
Si vous saviez ....
Les frissons peuvent arriver en regardant un poignet sur un volant de voiture (ah les grèves, les embouteillages ... ), on peut être chamboulée par un morceau de mollet, et affirmer devenir dingue par l'application d'une paume de main sur la nuque et de baisers le long des épaules.
Saviez-vous qu'autoriser un baiser dans le cou ouvrait la porte à d'autres options ?
Parce qu'il n'y a pas que l'acte de pénétration pour la satisfaction et que son unique pratique induit l'ennui .... un petit lexique d'autres options n'était sans doute pas de trop.
La sensualité, ça vous parle ? l'intérêt pour le plaisir de l'autre ? La découverte de ses jolies faiblesses, celles qui lui font perdre pied et vous le prendre.
Il est clair qu'en faisant dans les shorts stories on ne prend pas trop de temps pour la cartographie du plaisir du corps qui vous fait envie. Et que souvent l'habitude, la facilité de trouver l'autre toutes les nuits dans son lit pousse davantage à l'adultère qu'à trouver d'autres jolies manières de monter dans les hautes sphères.
Ce livre n'est pas un manuel de cul (parlons cru), plutôt un mode d'emploi des plaisirs pour qui n'aura fait que s'éduquer sur Youporn et consort.
Un peu d'anatomie en sus (elle est facile je sais), pour sortir de la honte du zizi, de la pudibonderie craintive, de l'ignorance de ce que nous avons tous dans la culotte.
Lire te donne la migraine ?
Tu seras soulagé d'apprendre qu'il est en grande partie dessiné, il ne te reste donc qu'à pratiquer.
Fauché ? il y a quelques images sur instagram : @jouissanceclub
Si le sujet te parle
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Le feu, la fièvre .... pendant des heures ...
NTM : "La fièvre"
contente toi de suivre la rythmique ce sera un bon début.
Dion : "Fever"
(non non pas Céline !)
Cette version est sans doute ma préférée.
En ce dimanche 5 juillet 2020, l'asphalte allait entendre crisser du pneu, la reprise de la F1 après cet épisode de pandémie, allait aussi marquer une prise de position, genou à terre de bon nombre des pilotes et pour l'intégralité un tee-shirt noir floqué d'un : End racism.
Pendant que certains dealaient leur futur baquet Hamilton faisait grincer des dents en jetant un pavé dans la marre, pointant le manque de diversité dans les écuries, lui le britannique le plus halé des circuits, prenait position sur les réseaux sociaux et défilait à Londres sous le drapeau : "Black Lives Matter".
La team Merco arborant un nouveau look, combinaisons noires et bolides de jais.
Le sextuple champion du monde de mettre au service de cette cause tout le poids de sa notoriété arborant à son cou chaine et cadenas.
Une opération entre marketing et coup de trique. Sur les circuits désertés par le public et dans les allées où les teams étaient condensées à minima les pilotes allaient-ils inscrire dans la durée cette introduction de course agenouillée ?
Comment vous dire ...
depuis quelques jours je cherchais une intro qui soit en accord avec cette chanson qui me semble dans l'air du temps ...
A change is gonna come ...
Combien de morceaux peuvent immanquablement vous faire frissonner tout le long de l'épine dorsale quelque soit la version ? ... Parfois d’éffroi si c'est au Baloche des pompiers par un groupe trop amateur je vous l'accorde !
Quelques mots sur Sam Cook, auteur et interprète originel.
Sam Cooke de son vrai nom débute par le gospel avec sa fratrie, il rejoint ensuite les Soul Stirrers, mais ses ambitions sont grandes et très vite il entame une carrière solo.
Masquant à peine son patronyme il enregistre son premier single solo "Lovable" en tant que Dale Cook.
Le label Keen avec qui il signe ensuite joue la carte safe avec une cover de "Summertime", pour un single qui tiendra ses promesses, BINGO ! il enregistre enfin son premier album solo sous son vrai nom.
L'aventure avec le label Keen se prolongera deux ans pour pas moins de quatre albums.
Entre autre le classique et sémillant "Wonderful Wolrd" :
En 1960 c'est chez RCA qu'il sort "My King of Blues", la musique de Sam Cooke filtre entre le jazzy, et ce slow tempo typique des parquets sur-cirés pour emballer les midinettes aux yeux de biche des années 60.
Les plages sonores sont mâtinées de cuivres, ponctuées de quelques touches de piano qui cherchent le front row, ... du sirop pour les esgourdes et toujours cette voix pleine et puissante.
1962 "Twistin the Night Away"
Sam Cook qui a déjà pulvérisé les records de ventes est le chanteur afro-américain le plus connu et le mieux rémunéré de l'époque.
"Night Beat" septième album du Monsieur chez RCA fait la place belle à la voix, et on ne peut s'empêcher de penser à Sananda Maitreya qui aura sans doute pas mal vocaliser dans sa salle de bains (ou ailleurs) sur Sam Cook.
En aout 1963 Martin Luther King entame son désormais célèbre discours à Washington par : " I have a dream", les pancartes "White Only" s'affichent sur les devantures, et Sam Cook en fera les frais se faisant refouler d'un hotel.
C'est sur son seizième album que sort le titre "A Change is gonna come".
Ce morceau serait une réponse à Mister Zimmerman, et à cette mouvance plus politisée de la musique des années 60, dont un des fers de lance est Bob Dylan et son "Blowin' in the wind".
Alors qu'il est au sommet de sa gloire et qu'il se dirige vers la production artistique, Sam Cook est mystérieusement retrouvé mort dans un motel en décembre 1964.
Un flingue, une fille, un motel ... un complot contre cet activiste très populaire ???
Les spéculations iront bon train, les témoignages restent emprunts de confusions ...
Plus enclin à faire bouger des booties que de s'engager dans la lutte pour l'égalité des droits ...
c'est à titre posthume et en face B que sort "A change is gonna come". La maison de disques ayant préféré mettre en avant un titre moins controversé "Shake".
Il y aurait eu une interprétation télévisuelle du titre, mais les bandes se sont volatilisées ..
Sam Cook laisse donc en héritage un morceau majeur de l'histoire de la musique mais également de l'histoire avec un grand H.
Martin Luther King en faisait parfois l'introduction de ses discours, et pour célébrer sa victoire Barak Obama citera des extraits de ce texte.
"A change is gonna come" ...
Version Frissons par Otis Redding
Bouleversé par la mort de Sam Cook, il enregistre sa version promettant de défendre ce titre.
Il trouvera la mort dans un accident d'avion quatre ans après son idole quasiment jour pour jour en décembre 1967.
Version TTD,
Du velours de prod et cette voix un rien voilée qui balance du bois à faire tomber des forêts de lovers.
La version live d'Aretha
et celle de la nouvelle garde,
qui revisite à sa sauce trempée dans les effluves de leurs maîtres Led Zep.
Greta Van Fleet
Il existe des palanquées de covers, le tube regorge de pépites et de sacrilèges acoustiques ...
Sam cook laissera un autre héritage à la musique sa fille Linda Womack.
On rigole, on rigole, mais cette chanson qui nous rapporte à des films qui font rire se termine par des paroles pas super gaudriole :
" Destinée,
Encore une fois le coeur déchiré,
Je suis un clown démaquillé,
le grand rideau vient de se baisser sur l'été".
On se console avec ce magnifique costume qui à la faveur des lights change de couleurs ... (on met quoi comme chaussures avec ça ?)
"Destinée" était déjà créditée sur une BO puisque composée pour : "Les Sous-doués en vacances" et le fameux "Love Computer", ... avant de devenir cultissime dans le "Père Noël est une ordure".
Ce morceau qui fait tilt aux premières mesures est une des nombreuses productions musicales de Vladimir Cosma.
Celui là même qui a rythmé les chutes du Grand Blond, fait flirter Vic en Boum, et ponctué les grandes enjambées de Jean Rochefort.
Guy Marchand dira que la composition n'est rien de moins que la mélodie de l'été Indien de Joe Dassin à l'envers. Ce titre composé comme une bonne blague parodique guimauve et potache sera son plus grand succès .
Joe Dassin
"L'été Indien"
Les paroles sont signées Philippe Adler, ... Philippe Adler ?
Ah !!!!! Le Philippe Adler qui a écrit une chanson pour Mort Shuman, qui parle du triangle des Bermudes, zone géographique anxiogène dans les années 70, .... Manu-Manureva, tout ça tout ça ...
Mort Shuman
"Allo Papa Tango Charlie"
Celui qui s'empare de la gouaille de la Reine des Nuits Parisiennes d'après guerre pour chanter cru.
Régine
"L'emmerdeuse"
"Destinée"
C'est le titre qu'on a entendu des centaines de fois sans se soucier d'aller voir qui avait écrit le morceau ...
Alors en quelques mots :
Philippe Adler était :
- auteur de romans, dont un ayant fait l'objet d'une adaptation au cinéma,
- auteur de chansons, on lui doit également : Macao par le Grand Orchestre du Splendid.
- rédacteur en chef de Jazz Hot et Jazz Mag (les frères ennemis du jazz en print),
- animateur télé (Jazz 6)
Féru de Jazz, depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de galettes 33 tours, il était également fan de Bob Dylan et amateur de cigares. *
Le frenchie crooner Guy Marchand est principalement estampillé et limité à : "Ah oui le mec de Destinée" ...
Pourtant, il avait débuté sa carrière avec un titre pour le moins truculent :
"La Passionata"
On lui connait une passion pour le Tango :
"Moi je suis Tango"
Dernièrement vu dans la série "Dix pour Cent", Guy Marchand poursuit sa carrière multi-casquettes, chanteur, acteur, auteur de romans, ...
* Spéciale dédicace à mon petit bleu de la côte ouest - Dad
1983, Un David croise l'autre, ...
Quand pour la bande originale du film Furyo, Ryuichi Sakamoto demande à David Sylvian de poser sa voix sur la chanson phare du film dans lequel Bowie campe un prisonnier.
On fait dans la saison hivernale puisque le titre original du film est "Merry Christmas Mister Lawrence"...
"Forbidden Colors".
Même s'il est tentant de penser que David Sylvian est un pseudo clone de Bowie, se serait réduire sa carrière a peau de chagrin.
David Sylvian débute sa carrière avec JAPAN, précurseur capillairement-parlant de Kadjagoogoo : (pour toi qui aime les malabars bi-goût et les petits noeuds sur les tee-shirts)
... JAPAN ...
Le groupe débute dans les années 70, il est composé de David Sylvian (guitare-chant), son frère Steve Jansen (batterie), Richard Barbierie (claviers) et Mike Karn (basse), ils seront ensuite rejoints par Rob Dean (guitare).
Le nom de JAPAN ne devait pas s'inscrire dans la durée, mais sans doute faute de mieux, ou parce qu'ils avaient déjà commencé à se faire une petite renommée l'appellation restera.
Premier album : "Adolescent Sex" sorti en 1978.
Difficile de distinguer le beau gosse qui se cache sous la tignasse peroxydée.
En pleine période punk, leur style musical détonne. S’entremêlent des réminiscences de rock, du funk, et une pincée d'électro, on peut même sentir poindre un brin de dance floor disco.
Sans doute que le flirt n'est pas assez poussé car ce mixage musical ne parvient pas à convaincre les critiques britanniques, leur pays d'origine, ni à faire grimper les ventes de disques dans la perfide Albion, en revanche le Japon et les Pays Bas se laissent séduire.
"Don't rain on my parade"
Le second album "Obscures Alternatives" est de la même trempe.
!!!! Attention virage !!!!
En 1979, c'est Moroder lui même qui produit un effet percutant sur ce que sera le style musical des futures sonorités de JAPAN.
Goergio Moroder en produisant "Life in Tokyo" fait pleuvoir les lasers et c'est une envolée de boules à facettes ...
"Life in Tokyo"
1980, Troisième album "Quiet Life", qui sonne résolument électro, dans lequel on trouvera quelques magnifiques titres comme :
"Quiet Life"
Des kilos de cheveux en moins et l'installation pour David Sylvian d'un look dandy qui sera désormais sa marque de fabrique, devenant un peu le pendant blond du ténébreux Bryan Ferry, l'ambivalence sexuelle en plus.
(Même si avec le recul on peut lui trouver quelques petits airs de Michèle Torr ... la coloriste n'a pas fait dans la légèreté !)
Les envies de BO et autres expérimentations musicales commencent à planer sur les compositions à l'image du titre :
"Nightporter"
On notera également que la tessiture vocale de David Sylvian s'est enrichie de graves suaves.
Petite introspection dans les règles de l'art avec le titre "Ghost" qui figure sur l'album "Tin Drum", cinquième et officiellement dernier du groupe.
Album studio, car ironie du sort c'est par le biais de leur live "Oil on Canvas" que la notoriété internationale commençait réellement à arriver quand il décident de se séparer.
"Ghost"
"Visions fo China"
Après le split de JAPAN chacun poursuivra sa carrière, ...
Mike Karn avec Pete Murphy (Dali's Car) :
"The judgment is the miror"
Rob Dean ayant quitté le groupe au 4ème album sera crédité entre autre sur "The Lion and The Cobra" de Sinead O Connor. Sublime album dont il co-signera ce morceau (pas forcément le plus représentatif de l'album) :
"I want your (hands on me)"
et les trois autres se réuniront souvent autour de collaborations.
David Sylvian publie en 1984 "Brillant Trees", premier album solo qui a ce jour à environ 15 petits frères, et bon nombre de participation à des compilations.
"The Ink in the well"
Loin de caracoler dans les hits Parades, la carrière du blond David est toujours riche de nouvelles aventures et d'exploration sonores.
Collaborant avec de prestigieux comparses comme Robert Fripp, David Sylvian importe toujours sa marque de fabrique, cette ambiance musicale qui telle la brume qui recouvre un paysage semble habiter ses compositions.
Comme un nuage enveloppant de mélancolie, de romantisme, et de délicieux désespoir entretenu. A la manière du spleen qui inspirait les poètes.
Encore de belles plages de musiques qui me sont méconnues, mais je me repose un instant sur cette collaboration avec le frenchie ReadyMade qui date de 2010.
S'il y a bien une chanson Jackpot c'est celle-là, ....
Petit souvenir de mon passage dans le milieu de l'édition musicale où cette oeuvre (en français et en anglais) était un des fers de lance de la société.
Un titre qui sans que l'on ne remue un orteil avait le don de faire tomber les brouzoufs ...
Mais ce qui se sait moins c'est que David Bowie a une place dans l'histoire de cette chanson ...
1967, Jacques Revaux compose (à l’arrache quatre titres dont) "For me", prémice de "Comme d'habitude", il présente sa chanson à Michel Sardou qui la refuse, puis à Hervé Villard qui accepte (pour la coller sur une face B), mais Jacques Revaux souhaite la proposer à Claude François.
L'histoire dit que Claude François qui avait refusé une première fois la chanson, reçoit en août 67 Gilles Thibaut et Jacques Revaux au Moulin de Dannemois ; et que c'est au bord de la piscine qu'ils ré-écrivent à trois ce titre en français qui désormais parle d'une histoire d'amour qui se délite.
Ainsi naquit "Comme d'habitude".
En 1968, David Bowie qui n'a a son actif que des tentatives musicales n'ayant pas encore rencontrées leur public, travaille sur une adaptation anglaise pour un éditeur, son titre sera :
"Even a fool learns to love".
Cette version n'étant pas "satisfaisante", Bowie repart sur la production de son prochain album et l'histoire Cloclo / Beau David s'arrête là.
La version Bowie ne verra jamais le jour ... mais elle est audible ici :
Novembre 1967, Claude François qui vient de fonder "Flèche" son propre label, dans le but de contrôler davantage sa carrière, sort en premier opus "Comme d'habitude" et c'est d'emblée un carton plein.
Paul Anka de passage à Paris découvre la chanson et en acquiert les droits ; il en fait une adaptation qu'il interprète lui même :
"My way".
Le Pater de Paul a dans ses amis un certain "The voice" Franck Sinatra, qui en 1965 interpréta une chanson nostalgique sur la fuite du temps :
"It was a very good year" ...
... "I'm in the autumn of the year
And now I think of my life as vintage wine" ...
"Comme d'habitude" version Paul Anka est davantage autocentrée, ce qui convient sans doute mieux a Franckie. Un bilan de vie qui met les choses à plat, et assume tout son parcours.
On est pas dans le chant du cygne mais on se rapproche de la sortie ...
"And now the end is near ... "
Franck Sinatra s'empare de cette version et la classe dans le hit parade en 1969. Bien que second interprète on lui en accordera souvent l'origine.
Dans la palanquée de reprises il y a bien entendu celle de Sid Vicious (1979), introduite par Eddie Barclay sur la scène de L'Olympia :
Dans la même veine (humour sanglant !) ...
D'une voix gutturale en 2013, Christopher Lee range cape et dentier pour enregistrer un (nouvel) album "A heavy Metal Christmas too" sur lequel on trouve une version à sa sauce.
Dans les versions féminines :
Nina Hagen sur la scène de l'Oympia Paris 1980
On notera que reprendre "My Way" c'est punk-rocker .... Sid Vicious, Nina Hagen, ... on attend que Marylin Manson s'y colle ou bien ?
On passe les classiques covers de Elvis Presley, Robbie Williams, ...
L'assassine version Régine :
.. Quoique tellement titi parisienne dans l'accent, que finalement c'est du bonheur
La version soul qui groove de Aretha Franklin :
...Qui donne sa mère envie de danser un slow !
Celle de Nina Simone :
Version uppercut s'il en est !
Et David Bowie ?
Il s'inspira de la ligne harmonique de "Comme d'habitude" pour composer "Life on mars ?", un de ses titres aux paroles les plus alambiquées.
Sans doute sa manière si particulière de découper ses paroles et de les re-coller au gré de ses envies pour en faire un voyage onirique.
D'aucun diront qu'il tient là sa revanche à son adaptation "insatisfaisante" ... un échec qui lui ouvrit la voie pour écrire un second album qui enfin rencontrera son public, ...
(même si, c'est certain, j'augmente ostensiblement la moyenne de mon arrondissement !).
Et Pourquoi Donc me demanderez-vous ?
Tom Jones c'est le chanteur lover-velu des années 60, qui a principalement fait des tubes entre 1964 et 1970 mais que tout le monde s'arrache pour faire cycliquement des coups d'éclats dans les hits parades.
Qui peut refuser un duo avec Mister Jones ? (certainement pas son chef de produit ...)
Respect !
Porter des marcels à trous, des chemises à jabots, des vestes à paillettes ... et composer avec Jack White n'est pas donné à tout le monde !
Tom Jones a une carrière qui s'étale sur 6 décennies !!!! (Hey whouai !!!!! ça calme !)
A lui seul il est une encyclopédie des frasques vestimentaires de toutes les époques musicales !!! (hors grunge il faut bien admettre qu'il n'a pas coché cette case)
La carrière du Monsieur est immense, il fallait bien tirer un fil conducteur ... Et c'est donc une petite visite de sa garde robe musicale que je vous propose ...
1966 SHOW TOM JONES
Un petit look : décontractée de la rouflaquette,
la cravate sous la veste en daim, ...
la classe à l'américaine.
"It's not unusual"
Bien des années plus tard ce titre sera la BO de la cultissime danse de Carlton
A peine le temps de faire son brushing que c'est la consécration :
La bande originale de James BOND
le vrai, l'unique : Sean Connery ...."and he strikes like Thunderball *"
(*"C'est tout Sean", dixit Money Penny)
1965
"Thunderball"
Sur la version Française du 45 tours, on notera ce petit air d'Alain Chabat !!!!
Toujours en 1965, même si la vidéo semble un peu plus 70, on appréciera le port de deux bons kilos d'or entre la croix (option XXL pour ne pas être noyée dans la moquette) et la boucle de ceinture (western maffieux). Good taste !
"What's new Pussy Cat"
Un petit air de Mister T ?
"Delilah"
Sortie en 1968 (vidéo datant de 1973) où on navigue entre invité à la table des mariés et "Garçon un café s'il vous plait"
Dans la série "les improbables reprises de Faith No More" et elles sont légion !
(oui je sais encore le patron !!!)
Et si tu es très curieux tu suis le lien, tu pourras écouter une démo et un live de Mister Bungle qui reprend "Thunderball" ICI
Retour à Tom Jones, reprise de la chrono farandole des looks, 1969 :
Petit duo avec Janis Joplin, parce que Tom il ne rentre pas dans les cases ! Et force est de constater qu'il tient la dragée haute à n'importe quel partenaire de duos chantés : Stevie Wonder,Little Richard, Tina Turner, Jessie J, Jerry Lee Lewis, ...
Et comme on ne va pas refuser une petite choré et une chemise à jabots ..
"Help Yourself"
1969
Tom Jones se déchaine sur le dance-floor, cette prestation vaudra à la chaine des courriers indignés de voir quelqu'un ainsi s'agacer du bassin !!!!
"Treat her right"
1970
Merveilleuses années 70, ...
Les Carpentier nous offraient du Carlos un rien engoncé dans son costume de Bécassine, accompagné de semblants de Donald Duck se dandinant de la croupe...
Et pendant ce temps là aux states, ...
Tom pulvérise toutes les probabilités du bon gout en costume acrylique marron glacé à franges bicolores.
Cette parure (classée au feu M4) prend toute son ampleur lorsqu'il nous fait la démo de la danse "Funky Chicken" ...
Mais, Tom est fidèle et le lover revient à ses premières amours, les kilos d'or ...
qu'il agrémente en toute simplicité d'une petite veste façon 'spencer" à paillettes rouges ...
1971
"She's a lady"
(et le spencer vous l'avez en bleu ? )
Comme notre Line et votre Céline, Tom fera son show à Vegas... et fera même trembler le King en personne ...
1974,
L'afro qui va bien, le costard cow-boy sous LSD, ... que du bonheur !!!!
"Something baby I like"
Une nouvelle ère s'amorce, celle des collaborations avec la jeune garde musicale du moment,...
Il se frotte au disco, avec un petit air de Tony Manero non ? :
"Love in this air"
Ses albums se classent toujours dans les charts, mais jamais ses mélopées (en autre teintées de country) ne retrouveront les succès des années 60. seules ses collaborations lui redonneront accès aux classements des meilleures ventes.
Tom Jones, c'est une voix, un timbre, un coffre de break, et sans nul doute un très fort capital sympathie, qui lui permet à chaque époque de coller au son du moment avec la collaboration qui va bien.
Après le décès de son agent c'est le fils de Tom Jones qui reprend les reines, sa carrière s'ouvre vers de nouvelles aventures ...
1986, belle remontée dans les charts avec une reprise de Prince orchestrée par Art of Noise
"Kiss"
Toujours en 96, Tom Jones est tellement ancré dans l'imaginaire des nouvelles générations qu'il est souvent employé dans son propre rôle au cinéma comme dans Mars Attack.
1996, C'est aussi l'année du tube, "Sex bomb"
(56 printemps et même pas peur ! quoique ce petit air lifting et teinture capillaire à la Berlusconi ... )
1999, c'est au côté de The cardigans qu'il sort une reprise de Talking Heads "Burning down the House" on est d'accord que ça sent la machine à cash, mais c'est Tom ...
On pardonnera cette reprise de "Black Betty" de 2002, qu'il s'agisse de la compétition trop de poils sur les joues ou de création musicale, les originaux l'emportent ! (n'est-il point ?)
Encore une fois, en 2018, Tom (79 printemps) retrouve la popularité auprès d'une nouvelle génération en étant Jury dans "The Voice UK".
Autant dire que quand il donne le ton ... il a le bon !
Et même s'il porte désormais le cheveux et la barbe blanche ... Tom sera toujours ...