jeudi 30 mai 2019

She Wants Revenge


Duo-ovni qui n'est pas sans rappeler La Sébale et ces nuits parisiennes de la fin des années 80.
Un son gothique comme dans les soirées off des boites de Paname où sévissaient des petits malins pour en faire les raouts les plus noirs et musicaux de l'époque.

A l'angle de la rue Gramont la file des garçons/filles ressemblait à une horde de corbeaux avides de synthés et de fumigènes. Les yeux étaient cerclés de noir, les ongles charbon, et les longues tenues frôlaient le sol et les Docs.
Comme une trainée de poudre, la petite foule s'emballait quand à l'entrée on découvrait que Christian Death serait le groupe surprise qui se produirait vers minuit.

Et quelque trente ans plus tard alors que les Sisters of Mercy, Death Cult et consorts ne parlent plus à grand monde et que Gavin Friday a perdu tous ses cheveux :

le son de

 She Wants Revenge ...


Tout comme les ovnis, ce groupe fait des apparitions ...

Justin Wardfield et Adam Bravin sont deux américains de San Fernando Valley en Californie, ils forment le groupe en 2004 et sortent un premier opus éponyme en 2006, qui classera trois singles.

"These things", "Out of Control", et "Tear you apart".


"These things"
où on retrouve en guest la flamboyante Shirley Manson.



"Tear you apart"
clip réalisé par Joaquin Phoenix



"Tear you appart" sera crédité des années plus tard, aux génériques des séries "Fringe" et "American Horror Story", ainsi que dans la BO du film "The Number 23". 

Suivront deux albums,
2007  "This is forever",
2011 "ValleyHart"
et trois EP, dont "Save your Soul"




Au phrasé à la Peter Murphy s'ajoute un son plus lourd glané dans les années grunge.

She Wants Revenge assure les premières parties de Depeche Mode et Placebo, mais rêve d'ouvrir pour Bahaus ou The Cure. En 2012 le duo informe ses fans qu'ils prennent un "indefinite hiatus" ...

En 2015 leur popularité s'étant étendue par le biais des diffusions du titre "Tear You Appart", le groupe remet le couvert, ils sont désormais en possession d'un nouvel album disent-ils pour la tournée de leur décennale.
Lp qui à ce jour ne semble pas encore être dans la boite, auto-production oblige ...

Novembre 2018, le groupe poste la vidéo de leur single "Big Love".




 Justin ... mise au point ...



Le plus intéressant restant la face immergée de l'iceberg, le versatile Justin Warfield est un remix à lui tout seul !

Il débute sa carrière en 1991 avec un groupe de rock psychédélique

"The Justin Warfield Supernault"



1993 il sort un album de hip hop "My field trip to planet 9"




Toujours en 1993, il est la voix de "Bug Powder Dust"





En 1996 il forme le groupe "One Inch Punch", qualifié de rock alternatif avec des transfuges de "The Justin Warfield Supernault". 





En 1999 on le retrouve sur le morceau "Spite and Malice" de Placebo 




Il collabore également avec Chemical Brothers, The chrystal Method, ...

En 2002 on le retrouve sur la BO de "Sons of Anarchy" 






Il semble que She Wants Revenge soit son point d'attache musical ... du moment. 

samedi 25 mai 2019

DYI - Dark Young Idol


Créature hybride sortie d'une éprouvette où se seraient mêlées des cellules souches de Die Antwoord, Marylin Manson, Laurie Anderson, et une pincée de De la Tourette pour faire de cette imparfaite un drôle de rossignol à la voix haut perchée.

Dave Grohl lui même compare l'artiste controversée à Kurt Cobain, ...

La dark-side de la pop pour ado à son idole




"Bad Guy"



Dans la série marmaille prodige et jeune chanteuse mise en exergue par les réseaux sociaux :


Billie Eilish 

Pirate Baird O'Connell.

(C'est pas un peu la classe le prénom "Pirate" ?)


Son premier single "Ocean Eyes" culmine à 87 millions d'écoutes en juillet 2018, elle a alors 16 ans.
Apple donnera un sérieux coup de pouce au destin de cette auteure-compositrice-interprète en la mettant en tête de gondole sur le store musical.
Issue d'une famille d'artistes, "Ocean Eyes" était à l'origine une composition du (et pour le groupe) de son frère. La donzelle compose depuis ses onze ans.
(Wiki ? c'est ICI)

En découvrant les productions musicales de l'américaine je ne peux m'empêcher de tracer la parallèle avec Angèle ...



"Copycat"




Mais l'univers de l'américaine laisse la Belge loin derrière.

"My Boy"


"Copycat" / "My Boy" extrait du premier LP " Don't Smile at me"
La thématique échelle est également exploitée dans le clip : "Bored" ... cette fille est un peu perchée !


La tessiture vocale est plus ample, l'univers plus dark, l'image lisse du premier single se métamorphose de clip en clip pour laisser la place à un personnage plus complexe, plus déjanté aussi.


"When the party's over"



Musicalement assez "easy - poum-poum tchak", l'univers de l'artiste est surtout riche pour sa manière de se mettre en scène.

Une chanson d'amour s'écrit dans la peau d'un serial killer "Hostage", une autre porte le titre guilleret de "Six Feet Under".
Une voix aussi écorchée que juvénile, des paroles qui résonnent avec le mal être de ses fans "I wanna end me" ("Bury a friend") , ou l'intégralité de "Listen before I go" qui s'achèvent sur fond de sirènes médico-légales.
(C'est pas la chanson qui vous fera danser à la kermesse).

Ce côté sombre inquiète les parents qui n'auraient pas surveillé les oreilles de leur progéniture depuis  Ariana Grande.
(ouch !!! tu préfères que ta fille bouge son boule ou qu'elle avale des mygales ?)




Extrait du second album "When we fall asleep, where do we go ?" :

"Bury a friend"




"Hostage"



 " I Love You"

Guitare, voix basique mais efficace. 

Billie Eilish affirme ne pas savoir ce qu'est être amoureuse, mais attacher une grande importance aux textes, qu'elle compose à partir de ses cauchemars et en se mettant "dans la peau de", elle est également très impliquée dans l'image vidéo (après avoir digéré des heures de reportages sur des making-off), bref, on est loin de Britney, Miley et consort .... 


Ces deux albums s'écoutent comme on déguste ces bonbons ovales qui à un moment vous échappent d'entre les dents et vous bouchent la trachée tout en vous laissant sur les lèvres le parfum de la fausse cerise gorgée de sucre.

Produit marketing hyper bien ficelé ou véritable artiste majeure de cette décennie ? Wait and see.



jeudi 23 mai 2019

Sur la route des Hits de Jack

Jack Arel

le compositeur français qui n'est pas que l'ami des animaux, ...  
loin s'en faut.

La composition la plus populaire de ce Monsieur reste le générique de "30 millions d'amis".
#ahouijeconnais





Et si vous êtes un fan d'auto c'est également lui qui signe la mouture d'introduction sonore en 1975 du magazine Auto-Moto. ICI
(le générique BD pique un peu)


Mais ce serait ballot de s'arrêter à ces préfaces musicales télévisuelles quand on connait la richesse du registre de ce Monsieur.

Easy listening, 

Rumba d'elevator,  

Jack Arel à de quoi vous faire voyager. 


Jack Arel est influencé par les grands noms du Jazz, Art Tatum, Gerry Mulligan, John Coltrane, Stan Getz ... il composera pour de nombreux artistes nationaux et internationaux, et sera l'auteur de scores pour le cinéma.
Dans ses interprètes on trouvera Eddy Mitchell, Dalida, Tom Jones, Dick Rivers, ...

L'aventure cinémascope débute avec Marcel Carné pour qui il compose la musique du film "Les Jeunes loups".






Le titre "I'll never leave you" chanté par Nicole Croisille (chabadabada toi et moi babadaba), sèmera le doute quant à la nationalité de Jack (de son vrai nom Jacky Antoine Joseph Azzopardi) et Nicole. 
(j'ai pas dit Jacquie et Michel)

Marcel Carné ayant exigé des compositeurs anglo-saxons, c'est sous des pseudonymes qu'ils furent présentés : Jack Arel à la composition et Tuesday Jackson au chant.






A l'époque l'illustration sonore était chasse gardée, réservée aux compositeurs old school des années 40/50, mais avec Jean-Claude Petit, Jack Arel en contrat chez Chappell (éditions Warner) va dynamiter le genre en sortant des sentiers battus. Enregistrant des albums conceptuels fait de plages de jingles assortis d'une face instrumentale.


"Dance and Mood music"



Ce principe (face A / Face B - vanille-fraise) fera l'objet de onze volumes, à raison d'un par an.
Jack Arel compose une musique qui laisse la part belle à l'improvisation des musiciens solistes, sans doute les effets secondaires de cet amateur de jazz.

Ces albums mixent des influences de tous horizons musicaux, rock, jazz, pop, le violon y côtoie l'orgue, la guitare électrique flirte avec le saxophone ...





Pour le primesautier  "Visit to Florida": 




La gratte qui sature et le petit faux semblant de BullIt 




Plusieurs volumes sont disponibles à l'écoute sur Youtube  ICI



"Psychadelic Portrait" 


La musique de Jack Arel accompagnera même le plus célèbre "Prisonnier" au Village.
(Numéro SIX, Patrick McGoohan)





Tout comme le titre "Bienvenue Mister Jones" .

Jack Arel sera également le compagnon sonore d'autres séries télé ... "Le Commissaire Moulin", de nombreux films .... dont la "Baraka", ainsi que de pièces de théâtre.
ICI

Les productions musicales de Jack Arel et de ses comparses sont des mannes inépuisables pour les sampleurs et autres remixeurs.







Pour exemple ce remix de "The night Squad" par Dany Wilde & Goldfinger.
(More ? -> Discofrogs ICI)






Même brut Jack Arel reste une valeur sûre pour suer ou se dandiner du bootie 
(moi je dis). 





Sweet and Pop




Sur ce je m'en vais déambuler sur "Déambulations" que je trouve de très bon ton.




BONJOUR CHEZ VOUS ! 


vendredi 17 mai 2019

Babe it's Burt ....

Il pleut des cordes, de douces nappes de violons et violoncelles, on frôle l'overdose du mot love,
mais qui n'aime pas Burt Bacharach ...

Burt tu n'y échappes pas,
et même si son nom ne vient pas,
le petit air, lui vous dira :

"Ah mais oui ! c'est Burt Bacharach !!"



Ouvrez vos écoutilles, et vos yeux avec la brindille qui se dandine au son d'une première Cover


White Stripes : 
"I just don't know what to do with myself"


La version originale est une face B qui date de 1962, chantée par Tommy Hunt.
C'est en 1964 qu'elle sera classée dans les charts avec la version de Dusty Springfield.


Puisqu'on est en maillot, let's go to the Beach .... boys :


Beach Boys 
"Walk on by"



Et pour coller à l'ambiance cannoise et Jarmush du moment :


The Zombies 
"The look of love "
(1967)




La complice vocale de Burt Bacharach est Dionne Warwick, elle sera l'interprète originelle de bon nombre de ses grands succès. le plus connu reste :


"Walk on by"



"Walk on By" fera l'objet de revisites, par de prestigieux interprètes, Aretha Franklin, The Stranglers, Seal, ... et la vision groovy d'Isaac Ayes.

Hal David sera l'acolyte parolier pour de nombreux titres, "Walk on by",  "I say a little prayer", ...



Burt Bacharach c'est le type qui inscrit sur son Cv :


Formation :
Marlene Dietrich, avec qui il fait ses gammes dans les années 50.

Compétences :
Dionne Warwick, Elvis Costello, James Bond, Isaac Hayes, Liberty Valance, Bob Dylan... Tom Jones...
Tubes internationaux intemporels, musiques originales de films, ...

Et dans loisirs :
Status Quo, Austin Powers


Petite apparition dans "Goldmember ":




Status Quo lui consacre un titre 
"Diggin' Burt Bacharach" 





Comme tout génie il traverse les époques, les courants musicaux, et chacun se revendique fils illégitime inspiré par son oeuvre.

Bon nombre de ses petites pépites sont désormais des standards ... Burt Bacarach c'est une source quasi inépuisable de trouvailles sur youtube !


Aretha Franklin 
"I say a little prayer for you"
(1968)


Version originale par Dionne Warwick en 1967.


Jackie DeShannon
"What the world needs now"



Tom Jones
"Raindrops keep falling on my head"
(1969)


En français on a eu la version 


Carpenters
"Close to You"
(1970)


Barbra Streisand, Franck Sinatra, Diana Ross, là encore le morceau aura plusieurs vies.


Revisite synthétique par Naked Eyes, groupe des années 80 qui flirta un temps avec les membres de Tear for Fears.


Naked Eyes 
"Always something there to remind me"



Dionne Warwick, Whitney Houston, Luter Vandross, Stevie Wonder, 
"That's what friends are for"
(1982)


Composition qui aura rapporté un Grammy, et par la voix d'Elton John de nombreux fonds pour combattre le Sida,  à l'origine chantée par Rod Stewart


Mais Burt Bacarach c'est avant tout un compositeur qui fait monter la température d'un cran, quand il accompagne James Bond dans Casino Royale (1967).

Peau de bête devant le feu de cheminée inutile ...



Dusty Springfield
"The look of love"





"This guy's in love with you",
Il y a bien entendu la cover de Noel Gallagher, qui lui réserve même une place sur la pochette de son album "Definitely Maybe" ...

Mais dans le genre mauvais garçons je reste sur ma Pattonite aigüe, y'a pas photo :


"This guy's in love with you"
Faith No More




Et comme on va pas bouder son plaisir, un second Tom Jones pour la route :


"Pussy cat"